Démocratie, République.... Ce sont
des mots profondément inscrits dans le cœur des Français. Vous
remarquerez que dans les débats politiques de bas étage, certains
se défendent à grands coups de : « Je suis un républicain
moi » , l'ancienne UMP s'est même attribué ce qualificatif
car l'on peut difficilement se déclarer anti-républicain. Un
certains nombre d'entre eux ne connaissent même pas les différences
entre ces termes et ce qu'ils définissent. On oublie que la plupart
des régimes dictatoriaux du monde (URSS, Corée du Nord...) sont des
républiques... Mais voilà, pourquoi se cramponne t-on à un système
mou qui a déjà échoué quatre fois et qui stagne aujourd'hui dans
un bi(tri)partisme qui ne mène à rien. Arrêtons de penser la
démocratie telle que nous la connaissons comme une évidence
sacro-sainte où le peuple doit être présent à chaque échelon
décisionnel. Ne mystifions pas un système qui empêche aujourd'hui
toute progression.. Hollande nous scandait volontiers ses grandes
idées de changement, Sarkozy ses petites réformes. Mais pourquoi ne
pas repenser le système politique français en profondeur ?
Attention, mon but ici n'est pas de
prôner un système comme la monarchie, qui ne peut s'adapter à
l'ensemble des Français mais plutôt de proposer un système qui
s'appuie tout de même sur certains fondements, notamment ceux acquis
par les droits de l'homme et du citoyen.
Ma première objection au système
actuel est une incapacité du gouvernement à pouvoir manoeuvrer et
mettre en place des lois et réformes fluidement. Une des causes
principales est un système législatif complexe. A quoi bon avoir
deux chambres ? De toutes les manières, si le Sénat s'oppose à
une loi, après trois renvois, ce sera l'Assemblée Nationale qui
emportera le dernier mot... Quelle utilité à part la possibilité
de garantir une bonne retraite aux anciens des partis ?
De plus, le calendrier électoral
fait en sorte que les élections législatives se déroulent
seulement un mois après les présidentielles... A quoi bon ?
Les français ont déjà donné leur opinion sur le dirigeant qu'ils
voulaient pour la France. Ces élections ne peuvent qu'entacher le
semblant de pouvoir dont dispose le gouvernement sur son territoire
(rappelons la dépendance à Bruxelles...) en instaurant une faible
majorité (ou pas de majorité du tout) à l'assemblée, ce qui
implique donc une dépendance aux petits partis et parfois aux
extrêmes. Et dès qu'une proposition de loi qui sort un peu des
codes « gauche-droite » est
proposée (loi Macron), une sorte de barrière idéologique se met en place et le
gouvernement doit utiliser le 49.3, qui provoque une insurrection
médiatique au point que certains parlent d'action
anti-démocratique... Mais si le peuple a élu un homme, c'est pour que
celui ci fasse bouger les choses et non pas pour qu'on le blâme ou
qu'on l’empêche de manœuvrer, pour l'accuser à la fin de
son mandat de n'avoir rien fait. Le gouvernement ne devrait pas avoir besoin de recourir à des mesures exceptionnelles pour appliquer sa ligne de conduite. On ne peut voir dans ces assemblées que des obstacles à des prises de décision efficaces en amont.
Le rôle des assemblées étant de
parfaire et de voter les lois, on peut s'attendre à ce que les
ministères concernés par les domaines de la loi puissent eux mêmes
proposer un texte adapté et applicable sans passer par une autre entité qui ralentit la procédure.
Le système du quinquennat est lui
aussi à revoir. On ne peut avoir un gouvernement en place qui se
travestit un an avant la fin de son mandat, à des fins
électorales... De plus la plupart des mesures, notamment économiques, se mettent en place et s'appliquent sur des périodes plus
importantes qu'une demi-décennie. Un gouvernement doit donc se
battre à travers tout le système électoral complexe pour obtenir
une mesure qu'il verra destituée par le gouvernement à suivre...
L'alternance pose ce problème de la marche en arrière
permanente : détruire ce que l'autre a construit.
Rappelons que le passage du septennat au mandat actuel fut une
décision de Chirac à des fins personnelles (il avait déjà
quelques problèmes de santé importants). Pourquoi ne pas mettre
en place un mandat de 10 ans qui assurerait un cap à suivre pour
les dix prochaines années ?
Un autre problème dont les Français
ont pris conscience est la décentralisation. Il faut laisser une
marge de manœuvre aux municipalités et aux régions sans pour
autant complexifier le système de
pouvoir. Je laisse ce sujet de
côté car il est souvent abordé par les médias.
Si la France veut donc un avenir sur
la scène internationale, il lui faut un système et une équipe qui
lui permettent de prendre des mesures rapidement et efficacement, et
qui puissent s'appliquer sur un long terme. Un pouvoir exécutif
plus fort, des assemblées remplacées par des conseillers ou
ministres spécialisés, des prises de décisions aux plus petites
échelles sont nécessaires aujourd'hui au fonctionnement de notre
système. La France est une république, et la possibilité d'un
pouvoir décisionnel plus fort ne contraste pas avec les valeurs d'égalité, de liberté et de fraternité qui construisent notre
pays. Pour ce faire, il faut évidemment un changement des
mentalités, la fin de la politicaillerie française et du clivage
entre la gauche et la droite. L' état d'esprit qui consiste à
englober les idées sociales et politico-économiques dans un même
ensemble étiqueté à droite ou a gauche est désormais dépassé.
Il faut fonder l'avenir en refondant la République.
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RépondreSupprimer"Mais si le peuple a élu un homme c'est pour que celui ci fasse bouger les choses et non pas pour qu on le blâme ou qu'on l’empêche de manœuvrer pour enfin l'accuser à la fin de son mandat de n'avoir rien fait."
Intéressant comme optique. Toute la complexité réside dans le fait que si demain un homme réforme les institutions, il sera comparé à tous les dictateurs ou à Poutine.
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