Vincent Coussedière est philosophe politique, auteur d'un remarqué Éloge du populisme. Il a ensuite écrit Le retour du peuple, dans lequel il s'interroge sur la signification du phénomène populiste. Après Causeur, Le Figaro Vox, Valeurs Actuelles ou encore Eléments, le Prisme l'a interrogé, à quelques jours de la parution de son troisième livre.
Vous citez en introduction de votre seconde partie Gabriel Tarde, un des auteurs-clés de votre œuvre : « les idées que j'émets pourraient fournir, je crois des solutions nouvelles aux questions politiques ou autres qui nous divisent maintenant ». Mais quelles sont les « questions politiques » qui vous ont poussé à écrire cet ouvrage ?
Ce livre tourne au fond autour d'une question unique, qui n'est pas une question « politique », au sens de la politique partisane, mais une question archi-politique. En effet la politique est la recherche du Bien commun, elle présuppose donc l'existence d'une communauté dont le Bien est recherché. Or aujourd'hui la crise du populisme nous fait prendre conscience que c'est l'existence même de la communauté qui est en cause : existe-t-il encore quelque chose comme un peuple français dont une politique pourrait rechercher le Bien ? Et si c'est l'existence même du peuple qui est en question dans la crise actuelle comment le refonder ? Que veut dire réinstituer un peuple ? C'est effectivement à partir de Tarde que j'essaie de comprendre la crise du peuple comme crise de l' « assimilation », en retravaillant ce concept très utilisé mais jamais véritablement pensé. C'est la notion centrale chez Tarde d' « imitation », qui me permet de poser à nouveaux frais le débat sur l' « assimilation ».