« Nous sommes des citoyens malheureux mais des sociologues satisfaits de constater chaque jour la validation de la thèse d’une guerre que les plus riches mènent contre les peuples avec l’Argent pour principale arme ». Voici comment commence le nouvel ouvrage de Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon, sociologues et spécialistes des grandes fortunes françaises, essai court mais engagé qui ne fait que répéter une thèse qu’ils défendent depuis longtemps et qui se confirme d’année en année : qu’ils soient de droite ou de gauche, tous les politiques sont aujourd’hui au service de l’argent. Mais leur constat ne s’arrête pas là. Les évènements qui ont récemment marqué le paysage politique et médiatique les poussent même à affirmer que la guerre pour la richesse et aussi une guerre contre le peuple.

Les deux sociologues mettent en lumière un phénomène qui semble aujourd’hui entré dans la norme tant il a été soutenu et entretenu par le rêve américain du self-made man et par la valorisation du profit propre à l’éthique protestante et chère au capitalisme. Ce phénomène, c’est le désir de posséder de l’argent non plus pour la fonction de transaction qui le définit mais pour la valeur qu’il représente en lui-même. « La pensée néolibérale est une catastrophe intellectuelle à laquelle ont oeuvré d’un commun accord droite et gauche de gouvernement, sous la bénédiction d’une technocratie européenne incontrôlable par les peuples (…). Il est urgent d’agir avant qu’il ne soit trop tard ». Urgent de comprendre que l’argent n’a pour valeur que celle qu’on lui prête. Qu’il faut de l’argent pour vivre et non pas vivre pour l’argent.
Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, Les prédateurs au pouvoir, main basse sur notre avenir, 64p., 8,00€, Editions Textuel.
Lire & Penser : la chronique mensuelle qui présente et critique un ouvrage récemment paru.
Il faut penser pour vivre et non pas vivre pour dépenser.
"Il y a quelque chose de pire que d'avoir une mauvaise pensée. C'est d'avoir une pensée toute faite" Charles Péguy
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